Le Docteur Rippenblatt et ses charmantes conséquences
Sortie 21 mars 2008, Roman, Editions Biliki – ISBN : 978-2-930438-30-6
Mon premier roman, écrit en 2004-2005. Un pavillon bien ordinaire d’un quartier banal d’une ville classique. Ici vivent les Rippenblatt. Le Docteur, sa femme et son fils. Trois poissons qui font des bulles dans le même bocal mais ne se connaissent pas. Puis un jour, semblant crever le ciel et venant de nulle part, surgit un aigle blanc… et leurs destins basculent. De la calme banlieue parisienne aux ruelles de Caracas en passant par Pigalle, Papeete et le bois de Vincennes, ils partent à la découverte de cet univers étrange que les gens normaux appellent le monde…
Pendant ce temps, Rita, cette femme avec qui il avait sans l’aimer fait un petit bout d’homme, cette femme avec qui il avait pris un crédit sur vingt ans, cette femme qui ne se trouvait pas chez eux cette nuit, cette femme avait changé de vie. Le changement de vie est une chose difficile à comprendre pour les gens qui n’ont pas de vie à proprement parler. Ceux qui se sont toujours contentés de subir, ceux qui se sont dit « c’est comme ça » plutôt que « je voudrais que ça soit comme ça »; ceux-là ne comprennent et n’acceptent jamais le comportement de gens comme Rita. Le vénérable docteur Rippenblatt et tous ses gargouillis gastriques ne pourraient pas commencer à apercevoir le début du bout du pourquoi de son départ. Ce sont les mêmes gens qui ne comprennent pas qu’on puisse tout donner ou tout reprendre, juste par amour. Ce sont les mêmes gens qui ne voient pas que les chansons, les poèmes et toutes les histoires ne sont que des prétextes. Le vrai texte il fait l’écrire soi-même.
Keyvan Sayar ne correspond à rien
Sortie 6 mai 2010, Poèmes, Editions MaelstrÖm RéEvolution, Collection Booklegs – ISBN : 978-2-87505-056-4
Ce recueil regroupe des poèmes écrits à différentes époques. Amour, humour, pourtours et voyages sans retour avec des mots épicés aux syllabes charnues, des aventures au coin de la rue et des phrases sans verbe en veux-tu, en vois-tu. Le poème qui a donné son nom au recueil est un « égo slam » inspiré par la réponse que donnaient autrefois certains moteurs de recherche sur internet quand ils ne trouvaient aucune page sur tel ou tel sujet: « X ne correspond à rien ». Publié dans la collection Booklegs de MaelstrÖm RéEvolution, le recueil est paru lors du 4e Fiestival de poésie de Bruxelles.
Jésus mange sa gaufre pendant que tout s’effondre
On emprisonne Papa dans la Tour de Londres
Un logiciel gonfle les seins de la Joconde
Mon banquier affolé apostrophe le monde
Car sur sa voiture neuve il y a comme une noisette
Un devoir accompli par un chien de goguette
Nourri uniquement d’amour et de raisins
Et le modeste crottin exista bel et bien
Même si l’ordinateur n’ouvrit pas sa fenêtre
L’utopie n’est pas utopique, juste un peu compliquée
Sortie 15 décembre 2013, Essai, Editions LeS dOiGtS bLeUs, Hors collection – ISBN : 978-2953432701
Dans le langage courant, le mot « utopie » a désormais acquis une connotation péjorative. Pourtant, la réflexion sur l’u-topos, ce lieu qui n’existe pas, a nourri au fil des siècles la pensée politique et contribué à de nombreux progrès dans le monde réel. Dans ce court essai, Keyvan Sayar s’attache à montrer comment l’utopisme, que beaucoup balayent d’un revers de la main, devrait lui aussi avoir toute sa place dans le débat politique… et dans nos vies.
Si l’utopisme n’a pas réussi à proposer de solution, à apporter le meilleur gouvernement, les idées utopistes ne sont pas pure abstraction et, comme le souligne Jacqueline Russ, elles ont fait leur chemin en politique : l’administration des choses chère à St. Simon, l’organisation de la vie en fonction de l’attraction passionnée chère à Fourier ou encore la justice, le respect de la dignité des personnes telle que l’explicita Proudhon ne sont pas restées enfermées dans les pages jaunes de livres poussiéreux.
D’une rive à l’autre
Sortie 29 mars 2015, Livret pédagogique, Editions LeS dOiGtS bLeUs, Hors collection – ISBN : 978-1511509961
Alors que nous vivons dans un monde toujours plus métissé et interconnecté, la peur de l’autre, les préjugés sur les « étranges étrangers » se multiplient et ont, dans de nombreux pays, une audience croissante. Accompagnant le court-métrage « Deux rives » dont j’ai écrit le scénario, ce livret pédagogique propose des définitions, questions, réponses et ressources pour aborder le thème des migrations en classe.
Ce livret pédagogique et le court-métrage qu’il accompagne ne visent pas à apporter de réponses ou de solutions pré-pensées aux problèmes complexes liés aux migrations internationales. Ils souhaitent apporter à la réflexion du public (et en particulier du jeune public) des éléments faisant fréquemment défaut dans les représentations médiatiques et politiques habituelles de la migration.
Tout d’abord, montrer l’humain derrière les chiffres et les catégories. Rappeler les drames qui sont souvent à l’origine des migrations, le déchirement que celles-ci représentent, raconter les dangers de voyages souvent réalisés par les clandestins au péril de leur vie.
Ensuite, explorer les concepts, analyser les chiffres. Se souvenir que la migration est un phénomène observé dans la nature pour toutes les espèces et qui a contribué au développement du commerce, des sciences, des cultures.
Enfin inviter chaque lecteur, chaque spectateur du film, chaque élève à s’interroger sur les manières dont devrait être pensée la migration dans son pays.
L’Institut. Amour, ski et politique.
Sortie 17 septembre 2018, Recueil collectif de nouvelles, Presses universitaires de Grenoble
Recueil de nouvelles écrites par des auteurs ayant étudié à Sciences Po Grenoble. Une collection de souvenirs, rêves et traumatismes. Ma nouvelle s’appelle s’appelle « Premier exposé »: Préparant anxieusement son premier exposé, un nouvel étudiant cherche sa voie/x et se met à en entendre.
Le philosophe Stéphane Victoire disait qu’« avec le temps, les choses finissent toujours par se mettre en place ». Seulement quelles choses, quelle place et dans combien de temps ? Ça faisait déjà deux longs mois que je m’étais installé à Grenoble et ma vie sociale ressemblait à celle d’une pomme de terre dans un frigidaire un soir d’hiver pendant la guerre. Alex, mon seul ami, répondait rarement à mes appels mais partageait avec moi une cloison et une cuisine. Il m’expliquait que c’était toujours comme ça au début, « surtout pour vous les Parisiens parce que vous êtes un peu stressants ». Il m’avait présenté Mindy, une étudiante anglaise qui ne parlait presque pas français et qui serait selon lui de ce fait beaucoup plus à-même de me supporter. « En plus elle vient de Londres, qui est un peu le Paris des Anglais », avait-il ajouté. « Et comme elle est célibataire, peut-être que vous vivrez heureux et que vous aurez beaucoup d’enfants ! ». Seulement Mindy était mariée à ses études et ne riait à aucune de mes blagues, ce qui limitait considérablement nos perspectives d’amour fou éternel. En plus elle semblait toujours un peu surprise par notre petit bout du monde. Elle me demandait souvent « pourquoi les Français être bizarres ? » et je lui répondais que c’était pour donner du piquant à la vie.
Inventaires
Sortie le 15 novembre 2020, Recueil de listes, Editions LeS dOiGtS bLeUs, Version Coronavirus
La vie, la mort, les courses…rien de grand dans ce monde ne s’accomplit sans une liste.15 ans après la première édition du Dictionnaire du Nouveau, manifeste appelant à poétiser la langue, la vie, le cosmos… que j’ai eu le plaisir d’initier, LeS dOiGtS bLeUs m’a invité à partager mes meilleures listes.
Objectifs
Avoir raison pour les bonnes raisons
Ne plus avoir froid la nuit
Être, même sans avoir
Compter jusqu’à toi
Avoir moins de chats dans la gorge
Savoir que tout est relatif
Croire en tout
Manger du chocolat ou être mangé par lui
Ressusciter au moment où tout le monde s’y attend le moins
Dire des trucs marrants à Hervé
Le Dictionnaire du Nouveau
Sortie le 14 Juillet 2007, Ouvrage collectif, Editions Biliki – ISBN : 978-2-930438-21-4
Après plusieurs années de création de mots et deux éditions électroniques, le Dictionnaire du Nouveau est sorti en 2007 en version papier. Je suis très fier d’avoir initié et coordonné ce projet un peu fou de néologisation poétique. Le Dictionnaire du Nouveau n’est pas seulement un livre amusant, c’est un projet ouvert et participatif, une invitation à mettre de la poésie dans son quotidien. Ce volume regroupe des mots inventés par une cinquantaine de contributeurs habitant aux quatre coins du monde.
Voir la vidéo du lancement, le 14 juillet, devant l’Académie française
abonnifier : v.t. améliorer sa condition d’être humain en souscrivant une multitude d’abonnements.
– Dis moi, t’as vraiment bonne mine toi !
– Je sais, j’arrête pas de m’abonnifier en ce moment! Pas plus tard qu’hier j’ai pris un abonnement téléphone, un forfait internet et une assurance cuisine au cas où j’me coupe en préparant la salade.
communouragant : n.m. gant de velours pour main de fer, généralement pourpre ou bleu marine, disponible en tailles S, M et L (la conception d’un modèle XL est en cours de discussion avec Marco, mais il a l’air de dire qu’il vaut mieux attendre encore un peu – des fois j’me demande pourquoi il a tellement peur de la nouveauté). S’utilise avec ou sans article, comme la vie, tout simplement.
– Tu crois qu’elle me fait peur avec son béret à carreaux et ses mitaines de crooneuse ?
– Si j’étais toi bijou, j’m’y reprendrais à deux fois avant de pas la prendre en sérieuse. Les huitres les plus baveuses regorgent de perles tapageuses.
– Hein ?
– J’veux dire que sous ses moufles elle cache un jeu auquel t’as p’t’être pas envie d’jouer.
– Quoi ?
– Cette nana, c’qu’elle a aux pattes c’est communouragant, et quand elle déshabille ses mains, c’est pas pour casser des os de poulet !
– Oh, crac ! Va falloir que j’sois drastique !
talibanc : n.m. siège rugueux et intransigeant sur lequel les papouilles sont prohibées.
– Mais qu’est-ce qui nous arrive ? Il fait tellement chaud. Toi aussi tu sens le printemps monter en toi ?
– Garde tes mains dans tes poches mon grand, on est assis sur un talibanc. Et puis le gardien du parc dit que ça fait peur aux oiseaux.
La mort est une pose
Sortie le 3 juin 2022, Recueil de poèmes, Editions L’Harmattan, ISBN : 978-2-14-025221-1
Chercher dans le deuil et la tristesse… une lumière. C’est ce à quoi s’attelle Keyvan Sayar dans ce recueil aigre-doux, nous assurant que « la mort est une pose » et que même si la vie « a de méchants trous dans les poches », « rien de grave ne nous arrive, sauf les trucs graves, mais il y en a moins que de mardis, moins que de soleils, moins que de minutes au cadran de la montre ».
La vérité est ailleurs
Ici il y a surtout des pastèques
Vertes dehors, rouges dedans
Gorgées de graines et d’eau
Complexes
Autant que ma gueule
Distraites
Et c’est mieux comme ça
On les coupe en quat’
Qu’elles s’en rendent même pas compteLa vérité est d’ailleurs
Quelque chose de surfait
Savoir le quoi du comment
N’a jamais refermé une braguette
Cuit un œuf
Posé une brique
Authentique
On ne l’est qu’à moitié
Et pas toujours la bonne